L'exposition Colorful Line a été conçue comme un voyage dans l'univers de Tayou : une œuvre délibérément mobile et hétérogène. Profondément liée à son propre "esprit voyageur", l'œuvre de Tayou entre en contact avec ce qui est autre que soi. Ses objets, sculptures, installations, dessins et vidéos ont un point commun récurrent : ils s'attardent sur un individu qui se déplace dans le monde et explorent la question du "village global".

Le titre commente le problème persistant de la discrimination raciale aux États-Unis et ses associations culturelles, ainsi que la référence à la couleur, qui traverse toute l'œuvre de Tayou ; "Color Line" étant à l'origine utilisé comme référence à la ségrégation raciale après l'abolition de l'esclavage. Tayou reconnaît ce passé et ce présent dans l'œuvre monumentale de sept panneaux intitulée Code Noir, nouvellement produite pour cette exposition. D'une longueur d'environ 20 mètres, les panneaux présentent des silhouettes de personnes peintes en noir, sur lesquelles est imprimé un code-barre noir. Cette œuvre fait référence au "Code Noir", ou code de l'esclave, un décret adopté par le roi de France Louis XIV en 1685 définissant les conditions de l'esclavage dans l'empire colonial français, et aux codes noirs adoptés par les États du Sud des États-Unis en 1865 et 1866 après la guerre civile américaine, qui restreignaient la liberté des Afro-Américains. 
 
Cette exposition présente une série d'œuvres d'art, dont certaines ont été produites spécifiquement pour cette exposition, notamment Bogo Bear, un énorme ours en peluche habillé de textiles Bogolan (les tissus Bogolan ont une signification culturelle, une force et une énergie, car ils sont généralement portés par les chasseurs et les femmes nouvellement initiées à l'âge adulte), ainsi qu’une nouvelle série d'œuvres néon. Parmi les nouvelles œuvres, on retrouve certaines des pièces emblématiques de Tayou, dont l'énorme Plastic Tree. Composé de sacs en plastique de différentes couleurs, ce matériau de choix est significatif, car Tayou a expliqué qu'il est "toujours en transit, toujours global. Il traverse les frontières et n'est pas réservé à une seule classe sociale". Parmi les autres œuvres figurent un certain nombre de Poupées Pascale, dont les sculptures de visages naïfs stylisés, ornés de simples objets ménagers tels que des échantillons de cuir et des boutons, évoquent les cadeaux-souvenirs des touristes occidentaux à travers le cristal dont ils sont faits, et Jpegafrica/Africagift, un empilement pyramidal des 54 drapeaux africains, utilisé comme une métaphore sculpturale des différentes identités culturelles du continent africain.